Différence entre fait et jugement : ne vous trompez plus !


Différence entre fait et jugement : ne vous trompez plus !

Faits, jugements, opinions, sentiments, etc. Si vous souhaitez être un excellent leader vous devez être en mesure de savoir distinguer un fait d’un jugement. Plus encore, vous devez être en mesure de vous apercevoir du moment où vous entrez dans un mode de réflexion fondé sur la subjectivité et non sur l’objectivité

Dès lors, observez votre mode de pensée, votre façon de communiquer et exercez-vous à identifier les instants où vous jugez, de ceux où vous analysez des faits. Cela vous permettra d’améliorer considérablement votre efficacité mais aussi celle de vos équipes ainsi que celle de votre entreprise.

1. Qu’est-ce qu’un fait, qu’est-ce qu’un jugement ?

Savoir distinguer un fait d’un jugement vous permettra d’utiliser votre logique et de ne pas être guidé par vos émotions. La dichotomie entre raison et émotion est naturelle chez tout être humain. Cependant, si vous souhaitez que votre entreprise soit performante, vous devez mettre en place une culture d’entreprise centrée sur l’analyse des faits. Alors découvrons quelle est la différence entre un fait et un jugement.

Les faits appartiennent à la sphère mentale, celle de la raison et de tout ce qui est relatif à l’intellect, relevant donc du cérébral. Les jugements, quant à eux, appartiennent à la sphère émotionnelle, celle des ressentis, de l’intuition et de tout ce qui est relatif à l’affect, relevant donc du sentimental.

NB : Parfois vous entendrez parler de cerveau gauche, celui de la raison, et de cerveau droit, celui de des émotions.

Ainsi un fait revêt plusieurs caractéristiques, il est : 

  • Objectif : Événement (acte ou action) matériel ou immatériel. Généralement externe à l’individu.
  • Temporel : Réalisé, fini, passé.
  • Observable : Observable par l’un des cinq sens (la vue, l’odorat, l’ouïe, le toucher, le goût). Généralement vous pourrez quantifier un fait.

Un jugement est :

  • Subjectif : Émotion vécue par l’individu. Pensée, opinion. Généralement interne à l’individu.
  • Moralité : Implique généralement une notion de bien ou de mal. 
  • Atemporel : Ne possède pas de temporalité spécifique.
  • Non observable : Non observable par l’un des cinq sens. Difficilement quantifiable car il s’agit d’évaluer la qualité d’un chose ou d’un individu.

2. Comment distinguer un fait d’un jugement ?

Le plus difficile est de bien distinguer un fait d’un jugement car parfois les deux sont fortement imbriqués l’un dans l’autre. Prenons quelques exemples pour mieux comprendre.

Exemple de fait : “Hier, M. DUPONT ne m’a pas envoyé le rapport d’activité à l’heure prévue.”

  • Objectif : Défaut d’envoi du rapport d’activité.
  • Temporel : Action non réalisée selon un délai déterminé.
  • Observable : Le rapport n’est pas visible dans les mails du destinataire ou palpable sur son bureau. 

Exemple de jugement : “Comme d’habitude, M. DUPONT ne m’a pas envoyé le rapport d’activité.”

  • Subjectif : L’expression “comme d’habitude” laisse supposer de l’exaspération de la part de la personne qui parle. Pour être objectif il faudrait dire “Pour la seconde fois” par exemple.
  • Moralité : “Comme d’habitude” montre que cette attitude est dévalorisée du point de vue du sujet (l’individu qui parle).
  • Atemporel : “Comme d’habitude” ne représente aucune unité de temps.
  • Non observable : Aucun des cinq sens ne peut observer l’exaspération.

En revanche, vous pouvez observer des signes extérieurs d’anxiété ou d’exaspération. Dès lors, ce sont ces observations qui deviennent des faits

Ex. : Sourcils froncés, teint pourpre, ton de voix élevé etc. Toutefois, méfiez-vous de cela car vos observations peuvent ne pas correspondre à l’émotion ressentie par votre interlocuteur. C’est dans ce cas précis que des faits peuvent se mêler à des jugements et inversement.

Transformer un jugement en fait : “Notre chiffre d’affaires (CA) a énormément chuté”. Cette phrase est un jugement car le mot “énormément” exprime un point de vue et non une quantité. Un fait serait : “Notre CA a chuté de 15% ce mois-ci.”

3. Analyser les faits et accepter les jugements

Pour distinguer les deux notions, il vous faudra être attentif au vocabulaire employé par vous-même ou vos interlocuteurs. Les mots utilisés sont d’excellents témoins d’un mode de pensée plus rationnelle ou plus émotionnelle. 

Analyser les faits et se défaire de ses jugements doit faire l’objet d’un véritable apprentissage. Plus vous vous entraînerez et plus vous aurez conscience du moment où votre réflexion est polluée par des jugements.

Néanmoins, il ne s’agit pas de supprimer ses jugements et être sans émotion. Les émotions sont nécessaires pour entrer en relation avec d’autres individus. Chercher à passer outre les émotions n’est pas productif. Au contraire, il vaut mieux exprimer ses émotions et les verbaliser que les réprimer car quoiqu’il en soit « quand la raison se tait, l’affect s’exprime ». C’est pourquoi, en tant que leader, vous devez faire preuve d’intelligence émotionnelle.

Les jugements, quant à eux, sont des raccourcis cognitifs utiles dans certains cas et pas forcément négatifs. C’est pourquoi, il faut les accepter mais ne pas s’enfermer dedans. Toute la problématique est de trouver le bon équilibre entre raison et émotion. Faites donc un diagnostic de votre entreprise pour garantir sa performance.

Gary-Alban MARAVILHA
Cofondateur de GMK Conseil

Gary-Alban MARAVILHA

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